Crystal Thomas (US) Blues CC Engis (Iguana Café) (05-04-2024) reporter & photo credits: Marcel info club: CC Engis (Iguana Café) info artist: Crystal Thomas © Rootsville 2024

L’artiste de ce soir vient des bayous profonds de la Louisiane. Crystal Thomas est née dans un hôpital de Shreveport, Louisiana, et a grandi à Mansfield (Louisiana). Elle a directement écouté Muddy Waters et Jimmy Reed. C’est une chanteuse passionnée qui nésite pas à déverser son cœur et son âme dans chacune de ces prestations fort appréciées. Reconnue comme une des meilleures performeuses au monde, toute jeune elle écoutait déjà les disques de sa mère. Elle jouait du trombone avec son frère avant de chanter le gospel dans les églises de sa région.

Ensuite elle rejoint Johnnie Taylor d’abord comme tromboniste, puis comme chanteuse lorsqu’il découvre sa voix exceptionnelle. Au décès de Johnnie, elle intègre le groupe de Floyd Grisby et y reste 15 ans. Elle sort son premier album personnel en 2016 puis un autre en 2018 « Drank Of My Love » et signe chez Dialtone Records qui lui ouvre les portes de l’international, notamment au Japon et à Hong Kong. Ecoutez son dernier album, il vous fera chavirer (« Now Dig This »).
Artiste à suivre, encore peu connue en Europe, Crystal Thomas a pourtant reçu le prestigieux « Living Blues Award » en 2020. (Source Iguana Café/Blue Track and myself). En 2022 elle était déjà passée par notre pays pour deux sets de grande qualité au Gevarenwinkel Festival de Herselt. »

Ce soir elle est accompagnée par la crème des musiciens européens avec Pascal Delmas (Fr) (batterie), Antoine Escalier (Fr) (basse), Luca Giordano (It) (guitare) et Victor Puertas (Es) (claviers, harmonica et chant).

Le concert commence par « Blue Funk », « I Don’t Worry Myself » (du dernier album de 2021 « Now Dig This » et « One Good Man » ; la barre est déjà mise très haut et nous promet du pur blues interprété par la diva. Ici un « Woman Don’t Lie » qui est une pure affirmation de sa part mais je n’y adhère pas lol, (et je ne suis pas misogyne) ! Vient ensuite un très beau « Don’t Move Me No More » dont elle fait reprendre le refrain par le public ravi et participatif. « Ghost of Myself » de Doris Duke vient après avec « Can’t You See That You’re Doing To Me » d’Albert King qui est un blues par excellence et souvent interprété par Ana Popovic.

Elle termine le premier set magnifique avec « « Party » du cd de 2018 (Drank Of My Love) et demande au public de savoir jusqu’où peut aller la fête. La réaction n’est pas immédiate mais un membre de l’assemblée lui répond : « toute la nuit » en français et elle demande qu’on lui apprenne le terme et alors elle fait reprendre en cœur : «  Jusqu’où voulez vous que je fasse la fête, eh bien pourquoi pas « toute la nuit ». L’ambiance est très plus joyeuse et le break marchandising et rafraîchissements est toujours le bienvenu.

La deuxième parie reprend avec les titres « Blues As It Gets » et « Baby don’t Leave Me ». Puis un petit intermède poignant orchestré par notre ami Pascal qui rend un vibrant hommage à notre ami Robert Sacré qui nous a quitté il y a déjà un mois et demi et qui était assurément un homme trempé dans la musique Blues et Gospel. Crystal embraye magnifiquement ensuite par un morceau « en français » sorti du répertoire de notre « Grand Jacques Brel », avec « Ne Me Quitte Pas ». Crystal est tellement émue qu’elle verse quelques larmes.

Elle se ressaisit directement et la suite va aller en crescendo avec de beau solo de basse d’Antoine, de batterie de Pascal, de clavier et d’harmonica de Victor, sans compter ceux à la guitare de Luca, montrant la valeur intrinsèque de tous ces remarquables musiciens qui accompagnent à bon escient la diva de la soirée qui ne se prive pas d’utilisé son trombonne et son tambourin aux moments opportun ce qui apporte encore un plus à l’ensemble.

« These kind of blues » et «  Treat A Dig » sont performés avant un triptyque de morceaux issus tous de son dernier album « Now Dig This » avec « Let’s Go Get Stone », « I’m A fool For You Baby » et pour terminer le deuxième set, « No Cure For The Blues ».

Crystal est réclamée à grands cris par le public et nous offre un remarquable « Get My Mojo Working » mais cette fois, d’une façon très douce et lente qui me plaît énormément et change un peu la donne question rythmique.
La fête aura presque duré « toute la nuit » car elle fini par une reprise de « The Good Time Roll » qui met à nouveau le public à contribution et qui termine le show en feu d’artifice.

Encore une bien belle soirée organisée par « Iguana café » qui proposera fin Mai son BBQ annuel (inscription souhaitée) avec le concert de notre ami de Chicago, Tom Holland et son Band.